La douleur est un signal d’alarme utile pour diagnostiquer un dysfonctionnement dans notre corps. Cependant, lorsqu’elle devient chronique, elle peut considérablement altérer la qualité de vie. Heureusement, il existe des solutions non médicamenteuses pour soulager les douleurs, comme la neurostimulation transcutanée ou TENS.
En tant que spécialistes de la douleur, nous recommandons la TENS pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette technique est non invasive et sans effet secondaire, contrairement aux antalgiques classiques. Elle utilise de faibles impulsions électriques pour modifier la perception de la douleur. De plus, le patient reste acteur de son traitement, en choisissant quand l’utiliser selon ses besoins. Intégrée dans la vie quotidienne, la TENS permet de diminuer la consommation médicamenteuse et d’améliorer significativement la qualité de vie.
Table des matieres
Comprendre le fonctionnement de la TENS
Le fonctionnement de la TENS repose sur deux mécanismes d’action principaux : la théorie du gate control et la stimulation endorphinique. Décryptons plus en détail ces deux effets antalgiques.
Avec le gate control, des impulsions électriques de faible intensité sont envoyées près de la zone douloureuse. Elles activent des nerfs sensitifs de gros calibre qui vont inhiber la transmission du message douloureux vers le cerveau, comme une “porte” qui se ferme. Ainsi, le patient ressent une agréable sensation de fourmillements à la place de la douleur.
La stimulation endorphinique utilise des impulsions plus intenses qui provoquent des contractions musculaires. Ceci augmente la sécrétion naturelle d’endorphines, nos propres antalgiques internes. Les endorphines vont alors agir dans tout l’organisme pour diminuer la sensation de douleur.
Le gate control pour inhiber la douleur
Intéressons-nous plus en détail au gate control, qui permet d’inhiber localement la transmission douloureuse. Cette théorie a été formalisée en 1965 par les Canadiens Melzack et Wall, mais était intuitivement connue bien avant. Nous l’avons tous expérimentée lorsqu’on se frotte une zone endolorie : la sensation tactile masque alors la douleur.
En pratique, des électrodes sont positionnées autour de la zone à traiter. Le stimulateur envoie des impulsions électriques rapprochées qui activent les fibres nerveuses sensitives de gros calibre, transportant la sensibilité tactile et les vibrations. Ces fibres véhiculent l’information jusqu’à la moelle épinière. Là, un neurone reçoit à la fois les signaux non douloureux et douloureux. Mais il ne peut transmettre qu’un message à la fois vers le cerveau. Les signaux non douloureux sont priorisés, refermant la “porte” à la douleur. Le patient ne perçoit plus qu’une sensation de fourmillements agréable.
Cet effet antalgique est quasi immédiat, mais disparaît également très vite à l’arrêt du traitement. Les paramètres de stimulation doivent donc être ajustés pour chaque patient, afin d’obtenir un soulagement durable. Le gate control est très efficace dans les douleurs neuropathiques localisées.
La stimulation endorphinique pour augmenter vos défenses naturelles
La stimulation endorphinique exploite un autre mécanisme d’action que le gate control, pour un soulagement plus prolongé. Ici, l’intensité des impulsions électriques est augmentée jusqu’à provoquer des contractions musculaires visibles. Ce haut niveau de stimulation active les motoneurones α, entraînant la libération accrue d’endorphines par le cerveau.
Les endorphines sont nos molécules antalgiques naturelles, aux propriétés similaires à la morphine. En se fixant sur les récepteurs morphiniques, elles inhibent la transmission de la douleur, notamment via la substance P. Leur sécrétion augmentée induit un effet antalgique dans tout l’organisme, d’où l’intérêt de la stimulation endorphinique dans les douleurs diffuses.
Contrairement au gate control, le soulagement n’est pas immédiat mais apparaît progressivement, au bout de 15 à 30 minutes. En revanche, il se prolonge dans le temps. La stimulation endorphinique est ainsi recommandée dans les douleurs chroniques d’origine musculaire et articulaire. Elle permet aussi de relâcher les contractures associées.
Les indications médicales de la TENS
Grâce à ces deux mécanismes d’action complémentaires, la TENS soulage de nombreux types de douleurs. Voici les principales indications médicales de cette technique antalgique :
- Névralgies et radiculalgies (sciatique, cruralgie,…)
- Douleurs neuropathiques (post-zona, fantôme,…)
- Algodystrophie ou SDRC
- Douleurs arthrosiques
- Tendinites et tendinopathies
- Lombalgies, cervicalgies
- Céphalées de tension
La TENS est contre-indiquée chez les porteurs de pacemaker, les femmes enceintes et en cas de lésion cutanée au niveau des électrodes. Un avis médical est requis avant utilisation. Une séance de test permet de définir les réglages adaptés à chaque patient.
Précautions d’utilisation de la neurostimulation transcutanée
Bien que non invasive et dénuée d’effets secondaires, la TENS nécessite néanmoins certaines précautions d’emploi.
Tout d’abord, il est impératif de positionner les électrodes sur une peau saine, propre et sèche. Certains gels de contact spécifiques peuvent améliorer la conduction. Les intensités doivent être réglées progressivement pour obtenir une sensation tolérable, sans douleur ni contraction involontaire. Il faut éviter les zones sensibles comme la nuque ou le front.
L’utilisation sur de longues périodes est déconseillée, avec un maximum de 30 minutes par zone. La stimulation endorphinique doit être évitée en phase inflammatoire aiguë ou juste après un traumatisme. En cas de grossesse, seuls les programmes gate control de faible intensité sont possibles.
En respectant ces quelques règles simples, la TENS procure un soulagement antalgique sans danger. En cas de doute, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
Comment intégrer la TENS dans votre vie quotidienne ?
L’un des intérêts majeurs de la TENS est la possibilité pour le patient d’utiliser l’appareil à la demande, dans la vie de tous les jours. Quelques conseils pour en tirer le meilleur parti.
Tout d’abord, effectuez une séance test avec un professionnel de santé pour déterminer l’emplacement optimal des électrodes et les réglages efficaces sur votre douleur. Notez ces paramètres par écrit pour retrouver vos marques.
Ensuite, identifiez les moments de la journée où la douleur se manifeste le plus, pour utiliser la TENS de façon préventive. Le matin au réveil ou avant une activité à risque sont des instants propices. N’hésitez pas à l’utiliser également en cas de poussée douloureuse, pour un soulagement immédiat.
Enfin, intégrez la TENS à vos activités quotidiennes comme la lecture, la télévision, le travail de bureau,… Elle est compatible avec la plupart des tâches, à condition de régler l’intensité en dessous du seuil de contractions musculaires gênantes.
TENS et syndrome rotulien : soulager vos douleurs au genou
Le syndrome rotulien est une pathologie douloureuse fréquente chez les sportifs ou en cas de sollicitations répétées des genoux. Heureusement, la neurostimulation TENS peut soulager efficacement cette affection pénible.
Des électrodes sont placées de part et d’autre de la rotule. Le programme gate control utilisant des fréquences élevées permet d’inhiber la transmission des influx douloureux au niveau de la moelle épinière. La stimulation soulage ainsi rapidement la douleur durant la séance.
Vous pouvez compléter par un programme endorphinique au niveau des muscles de la cuisse. Les contractions provoquées augmentent la microcirculation sanguine, éliminant les toxines accumulées dans les tissus contracturés. L’effet antalgique se prolonge alors après la séance.
Associée à des exercices de renforcement musculaire, la TENS améliore la stabilité du genou et prévient les récidives du syndrome rotulien. C’est une technique simple et sans danger pour retrouver un genou indolore !
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